Copacabana/Lac Titicaca

07 au 10 mai 2019

Depuis Sucre, nous prenons un bus de nuit direction la Paz. Une des pires nuits de ce voyage. Malgré des sièges inclinables à 180° et donc confortables, notre chauffeur roule comme un fou, beaucoup trop vite, notre voisin de derrière regarde un film mais ne connait pas les écouteurs et le bus est un véritable congélo. On comprend maintenant pourquoi il y avait un vendeur de couvertures à la gare…ca caille, nos pieds sont glacés, Nico a enfilé une paire de chaussettes de Chris. Aussi, il y a des toilettes dans le bus, mais le chauffeur a décidé de les fermer à clé…un seul pipi donc à 2h du mat…En bref, une nuit inteeminable avant d’arriver à 8h à La Paz. Déçus de Santiago, nous décidons de ne pas nous arrêter dans cette ville, même s’il s’agit de la capitale. Depuis le bus, on voit que cette ville n’est pas très belle, mais elle est énorme et impressionnante. Des maisons de briques sont agglutinées de haut en bas, car la ville est construite dans une cuvette entourée de montagnes, ça bouchonne et on voit les fameux téléphériques qui permet de surplomber la ville.

Nous enchaînons directement le voyage en prenant un autre bus de 4h qui nous mènera à Copacabana (3800m), le point d’entrée au lac Titicaca. En approchant du lac, on voit de nombreux champs d’agricultures, les gens travaillent « à l’ancienne » avec des ânes et des boeufs. Après une rapide traversée en ferry à San Pablo de Tiquina, nous atteignons Copacabana, station balnéaire de 5000 habitants, vraiment tranquille au bord du lac. Elle comporte une belle basilique (Nuestra Senora de Copacabana) et une place principale avec un parc. Pas de stress ici, malgré les touristes, les locaux semblent calmes. Comme dans toute la Bolivie, les femmes portant la tenue traditionnelle s’appellent les « Cholitas » et celles en tenue « moderne » les « Senoritas ». On retrouve des similitudes comme le jupon, les 2 tresses ou la grande étoffe qui fait office de sac (pour porter des provisions, des enfants), mais les couleurs et les motifs diffèrent. Nous passons l’après-midi au bord du lac après avoir fait une sieste de récupération.

Pour rappel, le lac Titicaca est le 2ème plus grande lac d’Amérique du Sud. Son nom signifie « puma de pierre » car depuis les montagnes, on dirait un puma capturant un chinchilla. a une superficie de 8’500km2 (un peu moins de 15x le lac Léman) et est le plus haut lac navigable du monde pour les bateaux de commerce, à 3812m. Sa profondeur moyenne est de 107m. Il appartient à 65% au Pérou et 35% à la Bolivie. Les premiers habitants autour du lac étaient les Aymaras, une éthnie pré-colombienne.

Jour 2: c’est parti pour l’Isla del Sol. Après 2 h de navigation sur le lac Titicaca avec trop de touristes (toujours et encore une invasion de Français plaintifs!!!!) et une odeur d’essence assez forte, nous débarquons sur cette île péruvienne. On apprécie l’ambiance calme et authentique. On grimpe pour avoir un panorama sur le lac et de belles cultures en terrasse. Ony croise des ânes, des cochons, des moutons et un alpaga. Les routes et les maisons sont pleines de charmes, les gens, comme sur toutes les îles qu’on a visitées, se saluent et sont souriants. Au loin, on entend des sifflets qui éveillent notre curiosité. On se rend sur la colline où il y a un terrain de sport et on découvre qu’a lieu une rencontre de toutes les écoles de la region. Il s’agit d’une journée nationale pour la promotion du sport pour les enfants mise en place par le président Evo Morales. Un papa vient nous saluer et nius souhaiter la bienvenue. Il nous invite à encourager son fils Felipe à la course de rélais. Apres une petite heure à observer ses mini-sportifs, on se rend de l’autre côté de l’île pour savourer le plat typique, truite avec quinoa sur une terrasse à 4000m. Le bonheur!

Potosi et Sucre

03 au 05 mai 2019

Potosi est la 2ème ville la plus haute du monde après El Alto (près de la Paz). Elle culmine à 4068m et fut fondée en 1545 dès la découverte de sa mine d’argent, et le minerai extrait finança l’empire espagnol (saleté de colons!!!). Les mines sont presque épuisées, mais elles sont toujours exploitées dans des conditions abominables qu’il est possible d’observer lors de visites guidées. On n’a pas souhaité voir ça!
Première journée tranquille à l’hostal car Nico est un peu barbouillé du ventre…Le deuxième jour, nous arpentons les ruelles étroites et colorées. La ville est vraiment charmante, il y a du monde partout, l’ambiance est animée et authentique. La place centrale est superbe avec une cathédrale et Potosi compte 33 églises. On observe le style colonial espagnol (balcons en bois). Visite guidée très intéressante de la « casa de la Moneda ». Autrefois, c’est ici qu’étaient fabriquées les pièces de monnaie à partir de l’argent de la mine. On découvre les étapes de la fabrication, et encore une fois, les conditions atroces où de nombreux hommes perdirent la vie. Après le musée, on se promène au marché où l’on voit de curieux objets (ex: fœtus de lamas morts qui sont des porte-bonheur si on les enterre sous l’habitation). Aussi, on assiste à un défilé d’habitants en tenues folkloriques.

La route reliant Potosi à Sucre est une fois de plus très belle, avec des zones rurales et des villages sommaires. On remarque que nous descendons en altitude car les paysages sont plus verts et les arbres plus présents.

05 au 07 mai 2019

Sucre représente le cœur symbolique de la nation, car c’est ici que fut déclarée l’indépendance de la Bolivie. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991. On y trouve une place centrale (Plaza 25 de Mayo) sympa,  de superbes bâtiments de couleur blanche et à l’architecture coloniale. Le climat est plus doux, on a moins froid la nuit. Aussi, la ville est entourée de basses montagnes et comprend plusieurs parcs sympas, des musées ainsi qu’une université réputée. L’atmosphère est moderne et ça circule dans les rues, ça grimpe et ça descend. Il y a des vendeurs de jus, de popcorns ou de petits snacks à chaque coin de rue.
Visite de la ville puis d’un petit musée d’ethnographie et de folklore (MUSEF) et de la « Casa de la Libertad » retraçant l’histoire du pays. Depuis le mirador « La Recoleta », jolie vue sur toute la ville. Dégustation d’un chocolat local au quinoa (Para Ti), délicieux mais pas pour Nico qui n’est pas encore au top niveau estomac (on a testé une empanadas dans la rue, on n’aurait pas dû…).

Ces escales dans 2 villes boliviennes différentes mais pleines de charme nous ont bien plu.

Sud Lipez et Salar d’Uyuni

29 avril au 2 mai 2019

Nous décidons de visiter le Sud Lipez et le salar d’Uyuni avec un tour organisé depuis Tupiza. Nous partons donc pour 4 jours en 4×4 avec Hernan, notre guide-chauffeur génial et Maria, une excellente cuisinière.

Jour 1
Notre guide est venu nous chercher à 7h30. Une fois les bagages sur le toit, nous récupérons nos deux compagnons de route (Alex, un Allemand et Pilar, une Espagnole) et commençons à grimper à 3300m pour admirer le premier point de vue qui s’appelle « Le Sillar ». Ensuite, nous reprenons la route pour une heure, les paysages sont magnifiques, à nouveau l’immensité du décor est IMPRESSIONNANTE ! Le prochain stop se trouve dans une plaine d’altitude où se trouve des troupeaux de lamas, c’est génial car on a pu les approcher

Nous continuons à arpenter les routes caillouteuses de l’altiplano, nous montons à 4500m puis nous redescendons à 3500m, toute la route se parcourt avec ce dénivelé. Nous nous promenons ensuite à la « Ciudad Encanto », autour de pics immenses formés de sable et de graviers par l’érosion. En fin d’après-midi, nous atteignons les ruines d’une ancienne mine d’argent inca, à 4200m. Bien sûr, sous la colonisation espagnole, les indigènes ont été forcés de travailler pendant 3 siècles dans la mine. A présent, c’est endroit appelé « Pueblo Fantasmo » (village fantôme) est considéré comme « maléfique », car les mineurs y mourraient jeunes. La route se poursuit à travers la steppe et les rivières pour passer un col à 4855m, nous en profitons pour admirer un panorama qui surplombe une lagune en contrebas.

Nous passons notre première nuit à Quetena Chico, dans un hameau du parc national à 4200m. Une fois le soleil couché, ON SE PELE LE CUL! En juillet-août, c’est-à-dire l’hiver sous ces latitudes, la nuit ça descend à -25°. Sans chauffage, vive les 4 couches de couvertures.

Jour 2

Nous repartons à l’aube pour une deuxième journée, au réveil il fait -7° à l’extérieur et peut-être 8° dans la chambre. Nous débutons, après un bon café bien sûr, par la visite d’un élevage de lamas et d’une lagune remplie de flamands roses. Ensuite, nous filons aux thermes pour arriver avant la masse touristique. Un petit bain chaud de 30 minutes à 4400m avec vue sur la lagune, ça se savoure; de plus notre guide Hernan est venu se baigner avec nous. Après la trempette, halte dans le désert de Dali (car le paysage ressemble à un de ses tableaux.) Nous poursuivons la route vers la Laguna Blanca, puis la Laguna Verde, qui se trouve au pied du volcan Llicancabur mais côté bolivien. Notre guide profite du chemin pour nous raconter l’histoire de la Bolivie et surtout comment ce pays s’est fait spolié par les colons et les autres nations qui l’entourent. Pour l’en-cas de midi, Hernan et Maria nous emmènent dans un petit coin à l’écart: moment sympathique où nous savourons le silence, il n’y a pas un bruit.

Après le repas, nous roulons pour rejoindre les geysers « Sol de Manana », situés à 5000m. A nouveau, nous avons l’impression d’être sur une autre planète. Des fumeroles et de l’eau jaillissent des différents puits. Nous pouvons y rester que 15min car entre l’altitude et les émanations de souffre, on a rapidement mal à la tête. Nous remontons dans notre 4×4 pour aller à la Laguna Colorada. Alors que nos pilotes mâchent la coca (on s’habitue gentiment à l’odeur omniprésente), nous empruntons des pistes sur lesquelles nous nous croyons sur Mars, traversons des rivières et croisons beaucoup de lamas et de vigognes. Nous arrivons à la Laguna Colorada, le décor est immensément magnifique! On a le droit à une palette de couleur, on a l’impression de pénétrer un tableau. Les couleurs de la Laguna sont dus à 3 composés : une microalgue, le soleil et le sel borax (toxique). Pour amplifier la beauté du site, il y a des flamands roses et des lamas. Après ce moment hors-temps, nous avons 2h de route pour rejoindre notre hébergement é Villa Mar. Le soir, nous avons savouré une spécialité bolivienne dont nous avons oublié le nom. Encore un dodo en mode « bonhomme Michelin ».

Jour 3
Encore une fois au taquet grâce à notre guide, nous sommes les premiers arrivés dans une vallée où d’anciennes roches sous-marines donnent des formes diverses (visage, coupe du monde, chameau, « italia perdida »). Nous enchaînons les sites fabuleux, avec la Laguna Negra, un vrai havre de paix où l’on voit un sol gondolé par les nombreuses sources d’eau souterraines et une vraie faune (chinchilla, autruches, canards). Après ça, direction un gigantesque canyon au fond duquel coule une rivière serpentant comme un Anaconda, d’où son nom. Nous continuons dans une vallée qui nous mène à San Juan de Rosario. Pause bière artisanale au cactus avant de visiter un cimetière pré-inca. Nous traversons finalement le Salar de Chiguana pour rejoindre l’hôtel de sel où nous passerons la dernière nuit. Hernan nous propose de nous reposer, car en fin d’après-midi nous partons au Salar d’Uyuni pour voir le coucher du soleil avec un verre de vin rouge…les couleurs sont inimaginables avec l’eau qui donne un miroir, on ne perçoit plus la ligne de l’horizon…bain de pieds pour Nico, l’eau est gelée et le sel fait mal aux pieds. Nous quittons le salar avec beaucoup d’émotion et des yeux hallucinés. Soirée tranquille sans autres touristes et apéro aux couleurs boliviennes.

Jour 4
5 heures du matin. Le réveil sonne. Nous traversons le Salar inondé, encore dans la nuit noire pour rejoindre l’île Incahuasi, recouverte de cactus (certains sont millénaires). Notre chauffeur maîtrise la conduite et connaît l’itinéraire par cœur pour nous emmener voir l’immensité de ce désert aux aurores. Impossible de décrire cette beauté. Petit-déj au milieu de cette étendue avant d’aller s’y perdre pour prendre des photos irréelles. Le salar d’Uyuni mesure 12’000km2, 45m de profondeur (couche de sel, puis eau, puis 150 couches qui s’alternent entre sel, puis terre…etc). Il s’agit de la plus grande réserve de lithium au monde. Hernan a extrait au pied-de-biche quelques cristaux de sel pour nous. La coutume bolivienne dit que si l’on possède ce cristal dans sa cuisine, on ne manquera pas de nourriture.

Finalement, derniers moments passés au milieu du désert : lieu de passage du Paris-Dakar et cimetière des trains avant de rejoindre la ville d’Uyuni.

INCROYABLE, INDESCRIPTIBLE, IMMENSE, HALLUCINANT, FOU, INFINI…quelques mots qui ne suffisent même pas à décrire cette inoubliable aventure. On en a pris plein les yeux (encore une fois), on a appris des milliers de choses sur ce magnifique pays, sa culture, sa nourriture (quinoa, coca) et ses croyances.

Le soir, balade à la feria d’Uyuni: quelques surprises avec des fourmis pour soigner les varices ou de la « bave » d’escargot comme crème de jour. Nous goûtons des tucumans, sortes de galettes farcies à la viande, pommes de terre et herbes.

Tupiza

25 au 29 avril 2019

Après une dernière nuit du côté argentin (La Quiaca), nous avons facilement passé la frontière à pied pour rejoindre la Bolivie. Seulement 1h de bus depuis Villazon pour rejoindre Tupiza et continuer notre exploration de l’altiplano.
Tupiza est donc la première ville où nous nous arrêtons en Bolivie. Elle est vraiment paisible, les habitants sont sympas et les femmes portent la tenue traditionnelle (longues tresses, chapeau, jupes et tissus multicolores). On profite de découvrir l’ambiance bolivienne et la campagne environnante qui a de vrais airs de Far West. D’ailleurs, c’est ici que Butch Cassidy et le Kid vinrent il y a un siècle. On passe la matinée dans la vallée…à cheval. C’est génial, malgré les premières minutes d’appréhension, la balade est superbe et tranquille avec notre guide local, Julio et nos chevaux (Indio et Lejandario). Une belle expérience.

Un jour où Chris n’avait pas trop la motive à marcher, Nico est allé sur le Cerro Cruz qui donne un point de vue sur la ville. 250 m de dénivelé fait que de marches… Nico l’a bien senti à plus de 3000m mais la vue en valait l’effort.


Nous avons bien profité de nos 4 jours à Tupiza pour nous acclimater à l’altitude avant notre excursion dans le Salar.