Puno

10 au 12 mai 2019

Nous avons passés 2 jours à Puno pour nous mettre dans l’ambiance péruvienne et ça nous a bien plu. Les gens sont assez tactiles et on sent qu’ils ont le sang chaud; ça bouge plus qu’en Bolivie. La ville de Puno se situe au bord du lac Titicaca et c’est le point de départ pour aller sur différentes îles (Uros, Taquile). Ayant déjà visité Isla del Sol côté bolivien et n’en pouvant plus des touristes qui sont partout, on a choisi de ne pas faire ces îles mais de profiter du soleil et de l’ambiance de la ville. Apéro sur une terrasse, Nico à la bière artisanale et Chris à la chicha (boisson sans alcool faite de maïs violet) avec boulettes de quinoa. Et comme d’habitude, nous avons parcouru le marché local pour se faire une idée des produits vendus. Ici, tout pousse, fruits et légumes, on voit même du maïs violet/noir, des dizaines de variétés de patates, des têtes de cochons. Aussi, on peut payer pour se peser dans la rue, très discret…

Copacabana/Lac Titicaca

07 au 10 mai 2019

Depuis Sucre, nous prenons un bus de nuit direction la Paz. Une des pires nuits de ce voyage. Malgré des sièges inclinables à 180° et donc confortables, notre chauffeur roule comme un fou, beaucoup trop vite, notre voisin de derrière regarde un film mais ne connait pas les écouteurs et le bus est un véritable congélo. On comprend maintenant pourquoi il y avait un vendeur de couvertures à la gare…ca caille, nos pieds sont glacés, Nico a enfilé une paire de chaussettes de Chris. Aussi, il y a des toilettes dans le bus, mais le chauffeur a décidé de les fermer à clé…un seul pipi donc à 2h du mat…En bref, une nuit inteeminable avant d’arriver à 8h à La Paz. Déçus de Santiago, nous décidons de ne pas nous arrêter dans cette ville, même s’il s’agit de la capitale. Depuis le bus, on voit que cette ville n’est pas très belle, mais elle est énorme et impressionnante. Des maisons de briques sont agglutinées de haut en bas, car la ville est construite dans une cuvette entourée de montagnes, ça bouchonne et on voit les fameux téléphériques qui permet de surplomber la ville.

Nous enchaînons directement le voyage en prenant un autre bus de 4h qui nous mènera à Copacabana (3800m), le point d’entrée au lac Titicaca. En approchant du lac, on voit de nombreux champs d’agricultures, les gens travaillent « à l’ancienne » avec des ânes et des boeufs. Après une rapide traversée en ferry à San Pablo de Tiquina, nous atteignons Copacabana, station balnéaire de 5000 habitants, vraiment tranquille au bord du lac. Elle comporte une belle basilique (Nuestra Senora de Copacabana) et une place principale avec un parc. Pas de stress ici, malgré les touristes, les locaux semblent calmes. Comme dans toute la Bolivie, les femmes portant la tenue traditionnelle s’appellent les « Cholitas » et celles en tenue « moderne » les « Senoritas ». On retrouve des similitudes comme le jupon, les 2 tresses ou la grande étoffe qui fait office de sac (pour porter des provisions, des enfants), mais les couleurs et les motifs diffèrent. Nous passons l’après-midi au bord du lac après avoir fait une sieste de récupération.

Pour rappel, le lac Titicaca est le 2ème plus grande lac d’Amérique du Sud. Son nom signifie « puma de pierre » car depuis les montagnes, on dirait un puma capturant un chinchilla. a une superficie de 8’500km2 (un peu moins de 15x le lac Léman) et est le plus haut lac navigable du monde pour les bateaux de commerce, à 3812m. Sa profondeur moyenne est de 107m. Il appartient à 65% au Pérou et 35% à la Bolivie. Les premiers habitants autour du lac étaient les Aymaras, une éthnie pré-colombienne.

Jour 2: c’est parti pour l’Isla del Sol. Après 2 h de navigation sur le lac Titicaca avec trop de touristes (toujours et encore une invasion de Français plaintifs!!!!) et une odeur d’essence assez forte, nous débarquons sur cette île péruvienne. On apprécie l’ambiance calme et authentique. On grimpe pour avoir un panorama sur le lac et de belles cultures en terrasse. Ony croise des ânes, des cochons, des moutons et un alpaga. Les routes et les maisons sont pleines de charmes, les gens, comme sur toutes les îles qu’on a visitées, se saluent et sont souriants. Au loin, on entend des sifflets qui éveillent notre curiosité. On se rend sur la colline où il y a un terrain de sport et on découvre qu’a lieu une rencontre de toutes les écoles de la region. Il s’agit d’une journée nationale pour la promotion du sport pour les enfants mise en place par le président Evo Morales. Un papa vient nous saluer et nius souhaiter la bienvenue. Il nous invite à encourager son fils Felipe à la course de rélais. Apres une petite heure à observer ses mini-sportifs, on se rend de l’autre côté de l’île pour savourer le plat typique, truite avec quinoa sur une terrasse à 4000m. Le bonheur!

Potosi et Sucre

03 au 05 mai 2019

Potosi est la 2ème ville la plus haute du monde après El Alto (près de la Paz). Elle culmine à 4068m et fut fondée en 1545 dès la découverte de sa mine d’argent, et le minerai extrait finança l’empire espagnol (saleté de colons!!!). Les mines sont presque épuisées, mais elles sont toujours exploitées dans des conditions abominables qu’il est possible d’observer lors de visites guidées. On n’a pas souhaité voir ça!
Première journée tranquille à l’hostal car Nico est un peu barbouillé du ventre…Le deuxième jour, nous arpentons les ruelles étroites et colorées. La ville est vraiment charmante, il y a du monde partout, l’ambiance est animée et authentique. La place centrale est superbe avec une cathédrale et Potosi compte 33 églises. On observe le style colonial espagnol (balcons en bois). Visite guidée très intéressante de la « casa de la Moneda ». Autrefois, c’est ici qu’étaient fabriquées les pièces de monnaie à partir de l’argent de la mine. On découvre les étapes de la fabrication, et encore une fois, les conditions atroces où de nombreux hommes perdirent la vie. Après le musée, on se promène au marché où l’on voit de curieux objets (ex: fœtus de lamas morts qui sont des porte-bonheur si on les enterre sous l’habitation). Aussi, on assiste à un défilé d’habitants en tenues folkloriques.

La route reliant Potosi à Sucre est une fois de plus très belle, avec des zones rurales et des villages sommaires. On remarque que nous descendons en altitude car les paysages sont plus verts et les arbres plus présents.

05 au 07 mai 2019

Sucre représente le cœur symbolique de la nation, car c’est ici que fut déclarée l’indépendance de la Bolivie. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991. On y trouve une place centrale (Plaza 25 de Mayo) sympa,  de superbes bâtiments de couleur blanche et à l’architecture coloniale. Le climat est plus doux, on a moins froid la nuit. Aussi, la ville est entourée de basses montagnes et comprend plusieurs parcs sympas, des musées ainsi qu’une université réputée. L’atmosphère est moderne et ça circule dans les rues, ça grimpe et ça descend. Il y a des vendeurs de jus, de popcorns ou de petits snacks à chaque coin de rue.
Visite de la ville puis d’un petit musée d’ethnographie et de folklore (MUSEF) et de la « Casa de la Libertad » retraçant l’histoire du pays. Depuis le mirador « La Recoleta », jolie vue sur toute la ville. Dégustation d’un chocolat local au quinoa (Para Ti), délicieux mais pas pour Nico qui n’est pas encore au top niveau estomac (on a testé une empanadas dans la rue, on n’aurait pas dû…).

Ces escales dans 2 villes boliviennes différentes mais pleines de charme nous ont bien plu.

Sud Lipez et Salar d’Uyuni

29 avril au 2 mai 2019

Nous décidons de visiter le Sud Lipez et le salar d’Uyuni avec un tour organisé depuis Tupiza. Nous partons donc pour 4 jours en 4×4 avec Hernan, notre guide-chauffeur génial et Maria, une excellente cuisinière.

Jour 1
Notre guide est venu nous chercher à 7h30. Une fois les bagages sur le toit, nous récupérons nos deux compagnons de route (Alex, un Allemand et Pilar, une Espagnole) et commençons à grimper à 3300m pour admirer le premier point de vue qui s’appelle « Le Sillar ». Ensuite, nous reprenons la route pour une heure, les paysages sont magnifiques, à nouveau l’immensité du décor est IMPRESSIONNANTE ! Le prochain stop se trouve dans une plaine d’altitude où se trouve des troupeaux de lamas, c’est génial car on a pu les approcher

Nous continuons à arpenter les routes caillouteuses de l’altiplano, nous montons à 4500m puis nous redescendons à 3500m, toute la route se parcourt avec ce dénivelé. Nous nous promenons ensuite à la « Ciudad Encanto », autour de pics immenses formés de sable et de graviers par l’érosion. En fin d’après-midi, nous atteignons les ruines d’une ancienne mine d’argent inca, à 4200m. Bien sûr, sous la colonisation espagnole, les indigènes ont été forcés de travailler pendant 3 siècles dans la mine. A présent, c’est endroit appelé « Pueblo Fantasmo » (village fantôme) est considéré comme « maléfique », car les mineurs y mourraient jeunes. La route se poursuit à travers la steppe et les rivières pour passer un col à 4855m, nous en profitons pour admirer un panorama qui surplombe une lagune en contrebas.

Nous passons notre première nuit à Quetena Chico, dans un hameau du parc national à 4200m. Une fois le soleil couché, ON SE PELE LE CUL! En juillet-août, c’est-à-dire l’hiver sous ces latitudes, la nuit ça descend à -25°. Sans chauffage, vive les 4 couches de couvertures.

Jour 2

Nous repartons à l’aube pour une deuxième journée, au réveil il fait -7° à l’extérieur et peut-être 8° dans la chambre. Nous débutons, après un bon café bien sûr, par la visite d’un élevage de lamas et d’une lagune remplie de flamands roses. Ensuite, nous filons aux thermes pour arriver avant la masse touristique. Un petit bain chaud de 30 minutes à 4400m avec vue sur la lagune, ça se savoure; de plus notre guide Hernan est venu se baigner avec nous. Après la trempette, halte dans le désert de Dali (car le paysage ressemble à un de ses tableaux.) Nous poursuivons la route vers la Laguna Blanca, puis la Laguna Verde, qui se trouve au pied du volcan Llicancabur mais côté bolivien. Notre guide profite du chemin pour nous raconter l’histoire de la Bolivie et surtout comment ce pays s’est fait spolié par les colons et les autres nations qui l’entourent. Pour l’en-cas de midi, Hernan et Maria nous emmènent dans un petit coin à l’écart: moment sympathique où nous savourons le silence, il n’y a pas un bruit.

Après le repas, nous roulons pour rejoindre les geysers « Sol de Manana », situés à 5000m. A nouveau, nous avons l’impression d’être sur une autre planète. Des fumeroles et de l’eau jaillissent des différents puits. Nous pouvons y rester que 15min car entre l’altitude et les émanations de souffre, on a rapidement mal à la tête. Nous remontons dans notre 4×4 pour aller à la Laguna Colorada. Alors que nos pilotes mâchent la coca (on s’habitue gentiment à l’odeur omniprésente), nous empruntons des pistes sur lesquelles nous nous croyons sur Mars, traversons des rivières et croisons beaucoup de lamas et de vigognes. Nous arrivons à la Laguna Colorada, le décor est immensément magnifique! On a le droit à une palette de couleur, on a l’impression de pénétrer un tableau. Les couleurs de la Laguna sont dus à 3 composés : une microalgue, le soleil et le sel borax (toxique). Pour amplifier la beauté du site, il y a des flamands roses et des lamas. Après ce moment hors-temps, nous avons 2h de route pour rejoindre notre hébergement é Villa Mar. Le soir, nous avons savouré une spécialité bolivienne dont nous avons oublié le nom. Encore un dodo en mode « bonhomme Michelin ».

Jour 3
Encore une fois au taquet grâce à notre guide, nous sommes les premiers arrivés dans une vallée où d’anciennes roches sous-marines donnent des formes diverses (visage, coupe du monde, chameau, « italia perdida »). Nous enchaînons les sites fabuleux, avec la Laguna Negra, un vrai havre de paix où l’on voit un sol gondolé par les nombreuses sources d’eau souterraines et une vraie faune (chinchilla, autruches, canards). Après ça, direction un gigantesque canyon au fond duquel coule une rivière serpentant comme un Anaconda, d’où son nom. Nous continuons dans une vallée qui nous mène à San Juan de Rosario. Pause bière artisanale au cactus avant de visiter un cimetière pré-inca. Nous traversons finalement le Salar de Chiguana pour rejoindre l’hôtel de sel où nous passerons la dernière nuit. Hernan nous propose de nous reposer, car en fin d’après-midi nous partons au Salar d’Uyuni pour voir le coucher du soleil avec un verre de vin rouge…les couleurs sont inimaginables avec l’eau qui donne un miroir, on ne perçoit plus la ligne de l’horizon…bain de pieds pour Nico, l’eau est gelée et le sel fait mal aux pieds. Nous quittons le salar avec beaucoup d’émotion et des yeux hallucinés. Soirée tranquille sans autres touristes et apéro aux couleurs boliviennes.

Jour 4
5 heures du matin. Le réveil sonne. Nous traversons le Salar inondé, encore dans la nuit noire pour rejoindre l’île Incahuasi, recouverte de cactus (certains sont millénaires). Notre chauffeur maîtrise la conduite et connaît l’itinéraire par cœur pour nous emmener voir l’immensité de ce désert aux aurores. Impossible de décrire cette beauté. Petit-déj au milieu de cette étendue avant d’aller s’y perdre pour prendre des photos irréelles. Le salar d’Uyuni mesure 12’000km2, 45m de profondeur (couche de sel, puis eau, puis 150 couches qui s’alternent entre sel, puis terre…etc). Il s’agit de la plus grande réserve de lithium au monde. Hernan a extrait au pied-de-biche quelques cristaux de sel pour nous. La coutume bolivienne dit que si l’on possède ce cristal dans sa cuisine, on ne manquera pas de nourriture.

Finalement, derniers moments passés au milieu du désert : lieu de passage du Paris-Dakar et cimetière des trains avant de rejoindre la ville d’Uyuni.

INCROYABLE, INDESCRIPTIBLE, IMMENSE, HALLUCINANT, FOU, INFINI…quelques mots qui ne suffisent même pas à décrire cette inoubliable aventure. On en a pris plein les yeux (encore une fois), on a appris des milliers de choses sur ce magnifique pays, sa culture, sa nourriture (quinoa, coca) et ses croyances.

Le soir, balade à la feria d’Uyuni: quelques surprises avec des fourmis pour soigner les varices ou de la « bave » d’escargot comme crème de jour. Nous goûtons des tucumans, sortes de galettes farcies à la viande, pommes de terre et herbes.

Tupiza

25 au 29 avril 2019

Après une dernière nuit du côté argentin (La Quiaca), nous avons facilement passé la frontière à pied pour rejoindre la Bolivie. Seulement 1h de bus depuis Villazon pour rejoindre Tupiza et continuer notre exploration de l’altiplano.
Tupiza est donc la première ville où nous nous arrêtons en Bolivie. Elle est vraiment paisible, les habitants sont sympas et les femmes portent la tenue traditionnelle (longues tresses, chapeau, jupes et tissus multicolores). On profite de découvrir l’ambiance bolivienne et la campagne environnante qui a de vrais airs de Far West. D’ailleurs, c’est ici que Butch Cassidy et le Kid vinrent il y a un siècle. On passe la matinée dans la vallée…à cheval. C’est génial, malgré les premières minutes d’appréhension, la balade est superbe et tranquille avec notre guide local, Julio et nos chevaux (Indio et Lejandario). Une belle expérience.

Un jour où Chris n’avait pas trop la motive à marcher, Nico est allé sur le Cerro Cruz qui donne un point de vue sur la ville. 250 m de dénivelé fait que de marches… Nico l’a bien senti à plus de 3000m mais la vue en valait l’effort.


Nous avons bien profité de nos 4 jours à Tupiza pour nous acclimater à l’altitude avant notre excursion dans le Salar.

Salta et Cafayate

13 au 17 avril 2019
Salta est une ville coloniale très jolie, animée, avec une belle place centrale (9 de Julio) et des églises aux belles couleurs. On trouve de quoi manger partout et des asados improvisés à tous les coins de rue. Nous logeons chez Marcelo, un Argentin vraiment adorable. Balade dans la ville et pour avoir une vue depuis les hauteurs, nous grimpons exactement 1070 marches au Cerro San Bernardo. Par rapport à la Patagonie, ici on sent que le pays ne va pas très bien économiquement. Pour tout, les gens doivent faire de longues files d’attente (bus, supermarché), et pour tirer de l’argent, c’est la galère.

Depuis Salta, excursion à Cafayate en compagnie d’Aurélie et Martin, les Toulousains rencontrés à l’Ile de Pâques et retrouvés ici. La journée est géniale avec un guide mémorable, Carlos, et des touristes argentins et uruguayens. On a mâché des feuilles de coca, appris beaucoup sur l’histoire des gauchos et leurs stratégies utilisées pour faire face aux conquistadors espagnols et beaucoup ri. Musique et danse dans le bus, c’est la folie. Carlos nous a aussi régalé avec un concert dans l' »amphithéâtre », accompagné à la flûte de pan par un local. Niveau paysages, le Nord de l’Argentine n’a rien à envier aux parcs des USA: mélange de couleurs ocres, vertes, canyons, milliers de cactus. Le décor est fabuleux à travers la Quebrada de las Conchas pour arriver à Cafayate où le soleil brille 360 jours par année. Repas traditionnel et dégustation de vins dans la plus ancienne « bodega » de la région (Visaje Secreta).

22 et 24 avril 2019

Après quelques jours passés à Jujuy, on est de retour à Salta. Le matin, visite du Musée Archéologique Alta Montana (MAAM) pour y découvrir la momie d’un enfant inca. En fait, 3 enfants ont été retrouvés quasiment intacts sur le volcan Llullaillaco (6739m) en 1999. Seul l’un d’entre est exposé puis changé tous les 6 mois. C’est vraiment hallucinant de pouvoir observer un tel état de conservation par le froid pendant 500 ans!!!
Le soir, on est trop contents de retrouver nos genevois préférés, la famille Di Pietro dans une peña. Nous passons une soirée formidable avec eux, au menu: rires, bons morceaux de viande accompagnés d’un spectacle folklorique.

Jujuy – Quebrada de Humahuaca

17 au 22 avril 2019

Grâce à Marcelo, nous allons passer 5 jours dans la province de Jujuy. Il a organisé pour nous le logement et nous a préparé un planning des meilleurs coins à voir. Depuis Salta, 4h30 de bus à travers la Quebrada de Huamahuaca, un profond canyon d’origine tectonique et fluviale, classée à l’Unesco depuis 2003 pour sa biodiversité et son histoire. En effet, la vallée est habitée depuis plus de 10’000 ans. Le trajet passe vite en admirant ces montagnes aux couleurs inimaginables et aux formes diverses. Nous arrivons au village Humahuaca; c’est là que nous dormons. Il se situe à 3012m et est le plus grand de la vallée. On sent les effets de l’altitude le premier soir. Sinon, l’ambiance est très andine, avec une population aux traits physiques incas. Les gens sont plutôt souriants, les enfants jouent au foot dans les escaliers de la place centrale et plusieurs artisans et vendeurs de tortillas (sortes de pains farcis au fromage) bordent les rues.

Petite anecdote sur la région: à l’arrivée des conquistadors, les Caciques (habitants autochtones) ont préféré la ruse à la bataille. Ils réquisitionnèrent tous les tissus et vêtements de la région pour habiller les cactus des crêtes; à la vue de cette armée si nombreuse, les Espagnols prirent peur et préfèrent contourner la vallée.

Uquia-Quebrada Las Senoritas

Pour y accéder, nous prenons le « collectivo bus » qui nous lance au bord de la route puis nous remontons les ruelles de Uquia. Nous arrivons dans la vallée, les roches sont de couleurs rouges vives, spectacle grandiose. Ce qui nous plaît, c’est que nous sommes 4 touristes présents. Pour le retour à Humahuaca, c’est pareil, on lève le bras au bord de la route dès qu’on voit un bus et on embarque.

El Hornocal ou Cerro de 14 Colores

Sur les conseils de Marcelo & Carlos, nous décidons d’y aller le soir. Pour ce faire, nous rejoignons le centre pour prendre une « camionneta ». Comme le chauffeur doit rentabiliser sa course, il tourne plusieurs fois dans la ville à la recherche de 2 autres passagers. Nous attendons une vingtaine de minutes, ce qui a permis à Chris de taper la conversation avec les marchands à travers la vitre ouverte du pick-up, trop drôle. Finalement nous embarquons avec 2 Urugayens. Pour atteindre le sommet qui est à 4340m, il faut 35min de voiture sur une route caillouteuse. Une fois en haut, c’est spectaculaire, on y voit la vallée aux 14 couleurs mais selon le chauffeur, il y en a 26. Pour admirer ces montagnes, nous descendons une centaine de mètres pour avoir un meilleur point de vue même si le retour est fatigant avec l’altitude (d’ailleurs quelques touristes passeront par l’ambulance local pour un petit push d’oxygène). Le spectacle est grandiose!!!!

Inca cueva

C’est un site qui contient des peintures rupestres datant de l’époque pré-colombienne. Pour y aller, nous prenons à nouveau le bus local qui nous lance au bord de la route. Au moment de débuter la rando nous croisons un couple d’Argentins de Buenos Aires qui nous invite à marcher avec eux! Nous passons un moment FORMIDABLE, on adoré cette excursion avec Marcelo (encore un 😉 & Marianna avec qui nous échangeons sur la vie en Argentine et en Suisse et nous exerçons notre espagnol. En plus de la bonne compagnie, le paysage est superbe, avec des montagnes ocres et brutes, un ruisseau et une visite guidée de la grotte avec un habitant de la vallée. On escalade un peu les rochers pour atteindre un point de vue panoramiquenet nous reposer après 2h de rando en altitude et sous le soleil. Il n’y a que des touristes locaux, on en redemande.

Tilcara et Purmamarca

Nous nous rendons à Purmamarca pour voir le Cerro de 7 Colores. Petite déception, après l’Hornocal, c’est clair que c’est beau mais moins impressionnant et trop touristique. Arrêt à Tilcara, bourgade sympa et vivante, avec de jolies ruelles. Pause limonade et empanadas à la viande de lama.

Chili Ruta 27-Argentine Ruta 52

Nous nous sentons obligés de partager ces photos prises sur la route entre le désert d’Atacama et Salta, au nord de l’Argentine. Passage de la frontière à 4275m d’altitude et le trajet de 592km a duré plus de 10h à travers les Andes. L’une des plus belles routes qu’on ait prise. Pas une minute sans être émerveillés par ce qui défilait sous nos yeux. Dommage que les touristes occidentaux préfèrent leur natel ou leur sommeil face à ce paysage…certains n’ont même pas ouvert les rideaux…bref!

Désert d’Atacama

09 au 13 avril 2019

Nous arrivons à San Pedro d’Atacama en fin de journée après quasi 24h de voyage (trajet en bus, attentes à Calama, retard) mais la beauté des paysages et les couleurs du crépuscule nous font oublier la fatigue.

Le désert d’Atacama, à la frontière avec la Bolivie et l’Argentine, mesure 105’000 km2, environ 2x et demi la Suisse, approximativement 900km de long et 150km de large. Il est de type rocailleux, délimité par les Andes d’un côté et l’océan de l’autre. La pluviométrie est de moins de 50mm d’eau par an, avec certains endroits où il ne pleut pas durant 50 ans, voire jamais. Par contre, il y a deux mois, d’importantes inondations ont causé de gros dégâts avec 1 mort et de nombreuses habitations détruites (1200 sans-abris). Encore la conséquence du réchauffement climatique. Le désert possède plusieurs volcans, dont 21 sont actifs. Licancabur (Kunza en inca, signifiant montagne du peuple) est le plus haut à 5916m. Des ruines incas ont été retrouvés sur les pentes et le sommet, signifiant qu’il n’y a pas eu d’éruption majeure au cours des 1000 dernières années. Lascar (5592m), lui, est un stratovolcan, le plus actif du nord du Chili. Il gronde et fume en continu, et érupte tous les 8-10ans (dernière éruption en 2009…).

Nous découvrons le centre ville de San Pedro, petit, aux maisons typiques et une vieille église en terre cuite. Malgré l’ambiance touristique (shops, agences d’excursions à gogo), c’est vraiment chouette de s’y promener et on observe les influences andines: tissus aux couleurs vives, panchos et bonnets en laine, herbes et feuilles de coca dans les marchés.

Première excursion dans la Vallée de La Luna: les paysages s’enchaînent et sont à couper le souffle. L’origine volcanique donne aux formations rocheuses des formes et des teintes hallucinantes: rouge, brun, orange, gris et surtout blanc…La géologie et le minéraux présents devant nos yeux sont fous! On pourrait croire qu’il y a de la neige, mais c’est en fait du sel et du gypse. Après les « Tres Marias », point de vue depuis le haut d’une dune…no comment, il faut juste se laisser émerveiller! En fin d’après-midi nous atteignons le mirador Cari pour une vue sur une bonne partie du désert. Sunset dans la Vallée de la Marte, vue sur les volcans et couleurs extraterrestres…

Deuxième excursion: une des plus belles de notre voyage! Ambiance exceptionnelle  avec 4 Chiliens, 1 Mexicaine accompagnant un papy sud africain de 79 ans et 2 Italiens (pas de Français, la paix…). On fait connaissance avec tout le monde, on rigole, on chante et on danse. Premier stop du jour à Laguna Chaxa, une réserve de flamands roses. 3 sortes y cohabitent, les Chiliens à la queue rose, et les Andins à la queue noire. On apprend que ces oiseaux naissent blancs et changent de couleur à 4 ans grâce à leur régime de minuscules crevettes. Malheureusement, business is business, l’état extrait l’eau de la lagune pour son lithium et la colonie de flamands diminue et est contrainte de migrer.

Après le petit-déj, succession de paysages époustouflants et rencontre avec des vigognes sauvages, camélidés des Andes. On assiste à un reportage animal en direct, un renard venu pour manger un bébé est activement chassé par plusieurs vigognes. Nous continuons l’ascension vers Piedras Rojas, à 4600m. Ouf, pas de mal des montagnes, et à l’arrivée un paysage lunaire!!!!! Sans mots… Pour info: connerie humaine dans sa splendeur, le parc n’est plus accessible dans son entier à cause des touristes (kitesurf dans la réserve, graffiti sur les pierres et détritus partout!). Après ce moment « hors du temps », nous allons aux lagunes Miscanti et Miniques, formées suite à une éruption. En effet, la coulée de lave et le tremblement terre divisa la lagune en 2.

Ensuite, repas traditionnel à Socaire, village inca, puis retour sur San pedro avec une halte à Toconao pour y déguster une glace artisanale. Le soir, nous nous retrouvons tous dans un bar pour une bonne cerveza et des mojitos, hormis Dirk (papy de 79ans) qui s’excuse de ne pas être présent car le lendemain un long voyage en bus l’attend.

En résumé, nous avons adoré notre dernière étape au Chili, à Atacama où nous y avons fait des rencontres merveilleuses et vu des paysages HALLUCINANTS. Etonnamment, le désert d’Atacama est moins populaire que celui d’Uyuni mais pourtant il est exceptionnel et vaut le détour! A voir absolument!

 

 

La Serena

05 au 08 avril 2019

4 jours de repos à La Serena, ville agréable située au bord de l’océan Pacifique avec un beau phare et un centre sympa: églises, magasins et marché artisanal. Elle est réputée pour ses belles plages et remplie de touristes chiliens et étrangers en été. Elle fut fondée en 1549, une des premières du pays. Il y a aussi un jardin de style japonais qui date de 1994 et qui symbolise les relations du Chili avec le Japon. On traîne un peu dans un centre commercial (style « mall-outlet américain »), et même si on ne fait pas de shopping, c’est cool d’y jeter un oeil (surtout pour Chris). Nous logeons dans une auberge familiale où l’on se sent très bien grâce à Maria, une grand-maman trop choue et dynamique qui nous accueille et nous fait sentir comme à la maison. Sinon, premier tremblement de terre ressenti, Nico était sous la douche…Malgré une magnitude de 5 les locaux le qualifient de « petit »…LOL. Pour nous, montée d’adrénaline quand même…
Dimanche matin: marché de fruits et légumes puis atelier de fabrication de sandales en cuir à l’hostel avec Pancho, le frère de Maria. On enchaîne les étapes avec un maître passionné et expert en la matière. Trop intéressant mais c’est du boulot! Après 2h30 de concentration, à couper, coller, teindre et assembler tous les éléments, le résultat est trop cool! Chris a des sandales uniques et Nico un bracelet souvenir. Un vrai plaisir et une découverte du travail artisanal, respect! Aussi, nous avons eu de nombreux échanges intéressants avec toute la famille sur la vie au Chili (politique, éducation, géographie…). On a beaucoup apprécié ces quelques jours ici. Maintenant, en route pour notre dernière étape au Chili: le désert d’Atacama.